Afrique du Sud
L‘économie africaine est l’un des principaux points d’observation de l‘évolution de l’actualité du continent. Au cours de l’année 2017, la croissance du continent a globalement repris des couleurs, les États, les entreprises et les ressources humaines ont continué à mener la bataille du développement à travers l’Afrique. En guise de vade-mecum d’une année riche, africanews.com vous propose une revue non exhaustive de quelques thèmes qui ont marqué actualité économique et financière sur le continent.
Agriculture
Au-delà des statistiques, l’agriculture constitue le poumon économique de plusieurs pays du continent que ce soit la Côte d’Ivoire, le Ghana ou le Cameroun. Point commun de ces trois pays, c’est qu’il s’agit du trio de tête de la production de cacao du continent. Les deux premiers représentent à eux deux 60 % de la production mondiale. Et la saison 2016-2017 n’a pas été à la hauteur des espérances surtout pour la Côte d’Ivoire qui avait prévu de rémunérer ses planteurs à 1 100 francs le kilo de fèves cette année, mais qui s’est résolu à ne leur verser que 700 francs du fait de la chute des cours de l’or brun.
Du point de vue institutionnel, l’agriculture a encore été le credo de la Banque africaine de développement et de son président. À plusieurs occasions, Akinwumi Adesina a rappelé que le secteur reste le principal pourvoyeur d’emplois du continent avec plus de la moitié de la population qui en vit directement.
BÉAC
La Banque des États de l’Afrique centrale a eu une année année 2017 mouvementée du fait de la fragilité de la santé économique des États de la sous-région CEMAC. Le gouverneur de l’institution a dû mettre sur pied un dispositif financier début juin afin d’apporter des liquidités en urgences aux banques commerciales de la zone menacées de déficit de trésorerie.
Même si Abbas Mhamat Tolli a tenté de rassurer les marchés en indiquant qu’il s’est agi d’une solution “anticipative”, il convient de rappeler que dans certains pays, les décaissements aux guichets des banques avaient déjà considérablement été ralentis par une raréfaction des liquidités.
Croissance
Après une année 2016 difficile pour de nombreux pays du continent, 2017 a permis aux économies de reprendre quelques couleurs avec la reprise de la croissance. Le Fonds monétaire international a d’ailleurs confirmé ses prévisions en octobre dernier. La croissance du produit intérieur brut des 45 pays d’Afrique subsaharienne s’est établi en moyenne à 2,6 %. L’année dernière, le FMI avait indiqué que ce taux s‘établissait à 1,4 %. Afrique du Sud, Nigeria, Angola : trois pays dont l‘économie repose sur l’exploitation des matières premières minérales et qui sont timidement sortis du vert. Les prévisions du FMI si elles continuent à se vérifier sont de bons augures pour l’année prochaine. Elles prévoient une croissance moyenne en Afrique de 3,4 % en 2018.
Dette
Les questions sur le niveau de la dette ont de nouveau envahi les colonnes de la presse spécialisée en 2017. L’Afrique est-elle trop endettée, risque-t-elle de se retrouver dans le cercle vicieux d’un sur-endettement qui va l‘étrangler ? Si ces questions sont récurrentes depuis au moins l’an 2010, avec la généralisation des prêts chinois, elles ont connu une nouvelle actualité avec le retour en force du FMI dans le système financier de plusieurs pays africains : États de la CEMAC, Ghana, Côte d’Ivoire, Égypte, etc. À côté de cela, certaines initiatives ont interrogé sur l’opportunité des projets qui poussent les gouvernements africains à recourir à l’endettement. C’est le cas des 2 milliards d’euros de prêt que la Côte d’Ivoire a contracté auprès de la France pour la Construction d’un ligne de métro à Abidjan.
Échanges intra-africains
Il serait bien plus simple de dire ce qui a mille fois été dit au sujet du commerce intra-africain. Mais sur cette question, comme sur d’autres, la réalité est bien plus complexe. D’autant plus complexe que l’année 2017 a vu le succès de plusieurs initiatives pour encourager et faciliter les échanges entre les pays et les peuples du continent. La plus récente a été la décision des chefs d‘États et de gouvernement de la CEMAC d’implémenter effectivement la libre circulation des personnes et des biens (voir la fiche sur la libre circulation). Mais il y a aussi l’ouverture des pays d’Afrique du nord en direction du reste du continent. La palme d’or des initiatives revient sans conteste au Maroc qui entend multiplier les échanges avec les pays de l’Afrique de l’Ouest. En août dernier, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lui aussi surpris son monde en initiant une tournée qui l’a conduit en Tanzanie, au Rwanda, au Gabon et au Tchad. Au menu des échanges avec ses homologues, lutte anti-terroriste et développement des relations commerciales.
Franc CFA
Pour ou contre le franc CFA ? La question a suscité des débats passionnés tout au long de l’année. Mais il a véritablement été catalysé par la mise à feu à Dakar, le 19 août, d’un billet de 5 000 francs CFA par l’activiste franco-béninois Kémi Séba. Poursuivi par la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest, il est relaxé et expulsé dans la foulée du Sénégal. Assez pour exposer au grand jour, les termes du débat qu’animent les politiciens et économistes depuis des décennies dans l’anonymat des amphithéâtres ou le brouhaha des meetings. Alors même qu’il avait déjà lancé une série de manifestations contre le franc CFA, Kémi Séba a profité de la polémique pour intensifier ses appels au retrait de cette monnaie héritée de l‘ère coloniale et encore en vigueur dans 14 pays africains naguère colonisés par la France.
Grands projets
Même si l’effervescence des grands projets d’infrastructures en Afrique semble s‘être calmée ces trois dernières années du fait de la chute des cours des matières premières, certains pays semblent avoir gardé quelques sous pour accomplir le projet de leur rêve. Parmi ceux-ci, citons le Kenya qui a inauguré une ligne de chemin de fer moderne entre la capitale Nairobi et le port de Mombasa. Autre exemple le Mozambique qui, malgré des problèmes de dette cachée avec le FMI, s’attèle à la construction du plus long pont suspendu d’Afrique. Autre record enfin, l‘Éthiopie qui semble ne pas connaître de crise. Le pays a annoncé la mise en eau du barrage de la Renaissance sur le Nil. Malgré des problèmes prévisibles avec le voisin égyptien, situé en aval et dont la vie économique est rythmée depuis la préhistoire par le rythme naturel du fleuve, l‘Éthiopie a réussi à ériger le barrage le plus haut jamais construit en Afrique.
Humain
“Il n’est de richesse que d’hommes”. L’idée avancée par l‘économiste français Jean Bodin au 17e siècle n’a pas encore réussi à faire l’unanimité malgré le temps qui passe. Elle a encore trouvé un fervent adversaire depuis l‘élection d’un nouveau président à la tête de la République française. Emmanuel Macron a débuté son mandat par une retentissante polémique. « Dans un pays qui compte encore 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien », avait-il fait remarquer lors d’une conférence de presse en marge du sommet du G20. Une idée qu’il a répétée à l’envie lors de son passage à l’université de Ouagadougou : l’Afrique est trop peuplée. Ce point de vue a été repris par la CEDEAO qui a publié un communiqué demandant une limitation à trois du nombre d’enfants par femme. À noter qu’après l’Asie, l’Europe est le deuxième continent le plus densément peuplé avec près de deux fois plus d’habitants au kilomètre carré que l’Afrique.
Inflation
C’est tout simple. Aucune région du monde n’a enregistré des taux d’inflation similaires à ceux qui ont été relevés en Afrique pendant la dernière décennie. L’affirmation est de la Banque africaine de développement qui note qu’entre 2006 et 2016, l’inflation annuelle moyenne à travers le continent a atteint 12,4 %. Un taux à mettre en rapport avec la moyenne mondiale qui est de 3,5 %.
Les prix ont bondi en Afrique plus vite qu’en Inde (4,8), en Amérique latine et dans les Caraïbes (4,2%), dans les pays émergents et en développement d’Asie (3,3%), aux États-Unis (2,7%) et dans la zone Euro (1,7%).
À l’inverse au Soudan du Sud, en Angola et en Libye, pour ne s’en tenir qu’au trio de tête, les prix ont respectivement bondi de 444,1 %, 30,4 % et 25,8 % !
JICA
L’Agence japonaise de coopération internationale n’est sans doute pas la plus médiatisée des agences de coopération. En 2017 cependant, elle a poursuivi un travail en sous-main pour la construction et/ou la réhabilitation des infrastructures de communication essentielles pour les échanges économiques dans plusieurs pays africains. En République démocratique du Congo, l’agence s’est par exemple investie dans les travaux de réhabilitation du pont Maréchal à Matadi. D’une manière générale, la JICA est le bras armé du gouvernement nippon dans la mise en oeuvre des résolutions de la sixième Conférence de Tokyo pour le développement de l’Afrique.
Kenya Airways
Kenya Airways, l’un des fleurons de l’aéronautique en Afrique pique du nez. Alors que la compagnie a célébré dans le faste son 40e anniversaire en début d’année, il a fallu en octobre dernier la main secourable de l‘État kényan pour lui éviter la faillite. C’est que malgré ses habitats d’apparats, Kenya Airways a enregistré sur l’exercice annuel 2016 une perte nette de 230 millions d’euros. La “fierté de l’Afrique” a fait les frais d’un contexte général défavorable et de choix stratégiques visiblement hasardeux. Coût du pétrole, taux d’emprunt élevés, la compagnie a aussi souffert d’une concurrence plus forte des compagnies aériennes du golfe en Afrique de l’Est, mais surtout de l‘émergence d‘Éthiopian Airlines.
Libre circulation
Si l’Afrique centrale et la CEMAC ont mobilisé le débat sur la libre circulation des personnes et des biens en Afrique, il est nécessaire de souligner qu’il ne s’agit qu’un développement de l’actualité parmi tant d’autres. La question de la libre circulation a aussi été adressée par des pays aussi divers que le Bénin ou le Kenya. On se rappelle que le président béninois Patrice Talon a décidé en 2016 de la suspension des visas d’entrée sur son territoire aux Africains. En mai 2017, son homologue Uhuru Kenyatta lui a répondu en ouvrant également ses frontières aux ressortissants kényans. Le chef de l‘État kényan est allé plus loin dans sa volonté de promouvoir la libre circulation. Lors de son discours d’investiture, il a demandé la levée de toutes les entraves qui empêchent l’entrée au Kenya des citoyens des autres pays d’Afrique de l’Est. Une décision saluée par les syndicats locaux qui y voient une opportunité de développement économique pour l’ensemble de la sous-région.
M-Akiba
Le Kenya est considérée comme le berceau de la finance mobile à travers le monde. Et le pays compte bien tenir sa réputation. La banque centrale kényane a décidé de lancer un emprunt obligataire via le mobile. Le dispositif a été baptisé M-Akiba. Pour la première expérience, le ministre des Finances Henry Rotich a dit vouloir lever par ce système, 150 millions de shillings. L’idée est de donner la possibilité à la plus grande majorité des Kényans de répondre aux sollicitations du gouvernement en matière d’obligation du Trésor, ce d’autant plus que la mise était rémunérée à hauteur de 10 % tandis que le principal devrait être remboursé en 2020. Le M-Akiba était à sa première tentative et a réussi à lever les sommes sollicitées, même si l’engouement escompté par le gouvernement n’a pas été de mise.
Nucléaire
L’Afrique, c’est connu, est l’un des principaux pourvoyeurs de combustibles à l’industrie nucléaire à travers le monde. Mais assez paradoxalement, les pays du continent n’ont presque pas une industrie nucléaire locale. Et c’est ce que souhaitent changer certains États tels que l’Afrique du Sud, l‘Égypte ou le Ghana. Et des projets nucléaires dans ces trois pays, il en a beaucoup été question au cours de l’année 2017, en commençant par Pretoria. La Nation arc-en-ciel est en effet le seul pays du continent qui, du fait des relations du régime de l’Apartheid, a une histoire nucléaire solide avec des centrales qui ont été démantelées pour la plupart il y a 30 ans. Désormais, le gouvernement entend poursuivre un programme d’expansion nucléaire qui se veut à la fois ouvert, transparent, rentable et compétitif. En tête de pont de ce mouvement, l’entreprise russe Rosatom qui entend également travailler avec la Zambie et l’Ouganda.
Or noir
Malgré la persistance de la crise des matières premières, l’année 2017 aura globalement été meilleure que la précédente du fait d’un respect quasi-parfait de l’accord entre les pays de l’Opep et les pays non-membres de l’Opep qui prévoit un contrôle de la production. Pour ne prendre que les cours du pétrole – Brent, il s’est en moyenne négocié à 51,68 dollars/baril contre 43,55 dollars l’année dernière, selon le ‘‘Portail des statistiques’‘:https://fr.statista.com/statistiques/564928/prix-annuel-du-brent-britannique-1976/. Des chiffres bien meilleurs, mais loin d‘être rassurants au regard du désarroi dans lequel la chute brutale des cours du pétrole a plongé la plupart des pays producteurs mi-2014. Car si l’accord Opep-non-Opep fonctionne, il est fondamentalement remis en question par les États-Unis, pays non signataire qui inonde le marché de pétrole de schiste. En 2017, et pour le malheur de nombre d‘économies africaines, Washington a confirmé son statut de « pays flottant » dont les caprices de la production peuvent affecter l’ensemble du marché pétrolier.
Pêche illégale
L’année 2017 n’a pas fait exception à ce qui est devenu une tendance sur les côtes africaines : le fléau de la pêche illégale. Tout au long de l’année, des dizaines de navires-pirates, pour la plupart chinois ont été arraisonnés sur la côte occidentale du continent. Entre mai et juin, les inspecteurs des pêches de la Guinée, de la Guinée-Bissau, de la Sierra Leone et du Sénégal, accompagné de l’ONG Greenpeace ont mis la main sur 17 bateaux qui se livraient à l’odieuse besogne. Et la manœuvre n’avait duré que 20 jours. Si les Chinois sont les premiers sur la liste des animateurs de la pêche illégale dans les eaux africaines, il faut aussi relever la présence de navires coréens et européens. En 2016, l’ONG Africa Progress Panel estimait à 1,3 milliard de dollars américains le coût de la pêche illégale en Afrique.
Querelles économiques
Jusqu’au bout, l’année 2017 aura tenu en haleine les autorités tchadiennes qui espéraient un dénouement heureux des négociations entamées avec Glencore au sujet d’une dette de près d’1 milliard et demi de dollars. Un dossier dans lequel, le Tchad accuse la multinationale suisse d’avoir profité d’un délit d’initié pour lui ravir la quasi-totalité de sa production pétrolière. Le 20 décembre dernier, la presse a annoncé l‘échec de la conciliation qui avait été engagée entre les deux parties. Si ce dossier promet des suites en 2018, il en est de même pour celui qui oppose de la même manière la Gambie à la compagnie African Petroleum en charge de l’exploration. L’entreprise a traîné le gouvernement gambien devant le CIRDI alors que les autorités l’accusent de n’avoir pas respecté ses engagements. Un dossier clos a également retenu l’attention : celui qui a opposé le Ghana à la Côte d’Ivoire au sujet de réserves pétrolières exploitées par Accra et sur lesquels Abidjan revendiquait sa souveraineté. Le Tribunal maritime international du droit de la mer (TIDM) a tranché fin septembre en faveur du Ghana.
Récession
La situation économique de l’Afrique est contrastée alors qu’il faut faire le bilan de l’année 2017. Et l’Afrique du Sud est un excellent exemple de ce qui a été observé à travers le continent. Le pays est sorti de la récession début septembre après avoir enrégistré un taux de croissance de 2,5 % pa rapport au premier trimestre de l’année. La Nation arc-en-ciel était pourtant entrée en récession quelques mois plus tôt après le recul de son PIB de 0,3 % au dernier trimestre 2016 et de 0,7 % au premier trimestre 2017. En même temps que l’Afrique du Sud, le Nigeria a aussi annoncé une croissance de 0,55 %. Un chiffre timide qui a pourtant marqué la fin d’une année 2016 difficile au cours de laquelle la première économie africaine a connu sa première récession depuis 25 ans.
Sommets et forums
S’il fallait faire des statistiques sur ces questions, on pourrait constater que la courbe des sommets et des forums organisés en Afrique connaît une courbe ascendante au fil de ces dernières années. Et 2017 n’a pas fait exception à la règle. Au contraire. Les capitales africaines ont multiplié les rencontres d’envergures différentes mais toujours aussi courues par les experts, politiques et hommes d’affaires du monde entier. Si l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et le Maroc s’illustrent comme les places fortes de ce tourisme de forums et de sommets, il n’en demeure pas moins que d’autres grandes villes du continent les talonnent de près. Parmi les événements qui ont retenu l’attention de l’observateur de l‘évolution de l’actualité économique, on peut citer le World Economic Forum qui s’est déroulé en Afrique du Sud, mais aussi le Sommet Afrique-Europe qui a accueilli les dirigeants de deux continents dans la principale ville de Côte d’Ivoire.
Tourisme
En l’absence d’une agence régionale du tourisme, il n’est pas aisé de donner les chiffres globaux du secteur pour tout le continent. Quelques tendances sont pourtant perceptibles. D’abord le type de touristes qui arrivent dans les différents pays. Selon l’agence de presse chinoise Xinhua, le nombre de touristes chinois qui visitent l’Afrique chaque année augmente de 50 %. Une hausse confirmée par l’Organisation mondiale du Tourisme qui note qu’en 2008, seuls 3 % des touristes présents en Afrique étaient des Chinois. Ce chiffre est désormais de 10 %, ce qui correspond à 11 millions de voyages.
Sur le plan national, la reprise du secteur touristique s’est poursuivi à travers le continent notamment en Tunisie. Le pays continue à remonter la pente du Printemps arabe et des attentats de Sousse. Le même mouvement aurait pu se produire en Égypte, seulement le pays a été balayé par une vague d’attentats qui a ciblé spécifiquement la communauté copte et effrayé les touristes potentiels. Autre poids lourd du tourisme africain, le Kenya qui a connu une saison électorale mouvementée. Seulement, les problèmes politiques n’ont, semble-t-il pas affecté l’industrie touristique, a fait savoir fin octobre l’agence nationale en charge du secteur.
UEMOA
Une année plus que dynamique pour la zone UEMOA (l’Union économique et monétaire ouest-africaine). Ce groupement qui rassemble les pays de la zone franc, table sur une croissance de 6,7 % pour 2017, en légère amélioration par rapport à 2016 (6,6 %) et 2015 (6,2 %). Mais les défis restent conséquents pour l’UEMOA qui doit encore aligner sa croissance sur son budget. Cette année, en effet, l’organisation a enregistré un déficit budgétaire de 4,5 % du PIB contre 4,3 % un an auparavant. Pour équilibrer la balance, l’UEMOA devra davantage mobiliser les recettes fiscales et rationnaliser les dépenses publiques, recommande un rapport de la Banque centrale.
Valeurs mobilières
La croissance de nouveau au rendez-vous en Afrique subsaharienne, les valeurs mobilières observent elles-aussi une évolution notable. C’est notamment le cas de la bourse de Lagos dont l’indice principal a fait un bond de près de 42,7 % ces derniers mois. Une reprise spectaculaire après la chute, en 2016, de 7 % du marché d’actions nigérian. Ailleurs au Kenya, la crise politique qui a émané de l’annulation de la présidentielle du 8 août n’aura pas eu raison de le Nairobi Stock Exchange. Au mieux, elle revendique en 2017 une progression de 30,7 %, alors que le FMI prévoit une croissance 5,5 % cette année.
La bourse de Johannesburg fait également preuve de résilience cette année en dépit de la série de scandales financiers. Avec une capitalisation boursière d’environ 1 000 milliards de dollars en mars 2017, Johannesburg Stock Exchange confirme sa supprématie sur le marché boursier africain, où il enregistre une hausse de 17,1 % de son indice principal.
Petit bémol cependant en Afrique subsaharienne, la Bourse des valeurs mobilières d’Abidjan regroupant les pays de l’UEMOA (l’Union économique et monétaire ouest-africaine). Le 27 décembre, la BRVM marquait un important recul de 20,19 %, encore plus alarmant que celui enregistré en 2016 (9,79 %).
World Economic Forum
Cette année, les dirigeants du monde ont décidé de converger vers Durban, en Afrique du Sud. Lors de ce forum, l’un des plus prestigieux de ceux organisés sur le continent cette année, il s’agissait de discuter des grandes orientations de la transformation de l’Afrique. Thème phare à ce “Davos de l’Afrique”, la croissance inclusive afin de réduire les inégalités. Les participants ont notamment convenu que pour arriver à cet idéal, il était impérieux de trouver une alternative à la dépendance aux matières premières, investir dans les infrastructures, mais également dans la jeunesse, force vive du continent.
Xénophobie
La xénophobie a la peau dure en Afrique. Encore plus dans un contexte de crise économique que traversent plusieurs pays africains. Cette année, deux pays ont été mis en lumière dans des cas de xénophobie : l’Afrique du Sud et l’Algérie.
En octobre, Amnesty International a dénoncé des “arrestations arbitraires” et des expulsions massives “illégales” en Algérie, d’où des milliers de migrants subsahariens ont été renvoyés vers leur pays d’origine. Dans un pays où le taux de chômage atteint les 10 %, ces migrants sont régulièrement accusés d’amener “le crime, la drogue et d’autres fléaux”, comme l’affirmait le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia.
Scénario quasi-similaire en Afrique du Sud ou début 2017, plusieurs bâtiments occupés par des étrangers, notamment des Nigérians ont été pris à partie par des Sud-Africains en colère. Ils reprochaient aux étrangers de voler le travail des Sud-Africains et d’encourager la criminalité. Des accusations portées par un fort taux de chômage et de pauvreté. Les fermiers blancs du pays en font également les francs, souvent agressés ou exécutés sommairement.
YALI
YALI ou Young african leaders initiative est un programme lancé en 2014 par l’ancien président américain Barack Obama en faveur de la jeunesse africaine. Lors du sommet 2017 de l’initiative qui s’est déroulé à Washington DC en août dernier, les participants et les défenseurs du programme destiné à donner des outils de réseautage aux jeunes Africains dans l’univers des affaires ont surtout discuté du budget YALI. L’administration du président Donald Trump a fait savoir qu’il voulait diviser par quatre ce budget qui passerait de 19 millions de dollars à 5 millions.
Zimbabwe
Le Zimbabwe constitue à lui seul un programme économique pour l’année 2017. Les difficultés économiques du pays se sont poursuivis au cours des 12 derniers mois. Un durcissement permanent des conditions de vie qui a poussé les populations à descendre dans la rue notamment à Harare, la capitale. En septembre dernier, les manifestants ont bravé un important dispositif de sécurité pour revendiquer la baisse des prix de l’essence et réclamer la démission du gouverneur de la Banque centrale incapable de juguler la pénurie de liquidités. Si ces manifestations n’ont pas été directement à l’origine de la démission du président Robert Mugabe, elles ont constitué un socle sur lequel le parti au pouvoir s’est appuyé pour faire partir le vieux leader.
Une note positive, tout de même pour la Nation d’Afrique australe, le gouvernement a annoncé dans la foulée des manifestations en septembre, avoir rétabli l’autosuffisance alimentaire après plusieurs années catastrophiques.
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